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Par fulgur29 le 10 Juin 2023 à 19:06
Programme de WBA du mercredi 6 septembre 1972 (match de League Cup contre Queens Park Rangers). La composition de WBA ce jour-là: 1. Peter LATCHFORD 2. Gordon NISBET 3. Ray WILSON 4. Lyndon HUGHES 5. John WILE 6. Alistair ROBERTSON 7. Colin SUGGETT 8. Alan MERRICK 9. Bobby GOULD 10. Alistair BROWN 11. Asa HARTFORD
Un jour Little Boy se promenait sur le port du Légué à Saint-Brieuc et rencontra une anglaise. Il lui demanda d'où elle venait. Elle lui répondit fièrement: "West Brom!". Car on est fier d'être de West Bromwich! On ne dit surtout pas que l'on est de Birmingham, même si la commune de West Bromwich (130000 habitants environ) est collée à la grande cité des Midlands, au nord-ouest sur la route de Wolverhampton. West Bromwich est située en plein "black country", le pays minier de la grande révolution industrielle anglaise. Albion est un quartier de la ville. Club historique anglais, Albion a comme rival, au-dessus des deux clubs de Birmingham (Aston Villa et Birmingham City), les loups de Wolverhampton Wanderers. Le match contre les Wolves, c'est le vrai derby du pays noir.
A l'aube des années 1970, WBA est en première division sans discontinuer depuis 1949. Ils ont gagné la FA Cup 5 fois (1888, 1892, 1931, 1954, 1968) et ont aussi perdu 5 fois en finale. Ils ont gagné la première 2dition de la League Cup en 1966 (et ont perdu en finale en 1967 et 1970). Champions d'Angleterre en 1920. WBA est donc une place forte du foot anglais.
Au terme de la saison 1972-73, sous Don Howe, WBA descend en D2. L'Irlandais Johnny Giles est nommé entraîneur-joueur en juillet 1975, et WBA remonte en D1 à la fin de la saison. Ils finiront 7ème en 1976-1977. Après une valse des managers (Ronny Allen, John Wile), c'est Ron Atkinson qui prend les rênes (6ème en 1977-1978, et 3ème l'année suivante!). WBA n'est donc pas, surtout pas, un club de seconde zone!
Le 30 décembre 1978, WBA s'en alla vaincre Manchester United 5-3 à Old Trafford en championnat. Certains qualifièrent la rencontre de "match du siècle". Pas moins.
En 1978, The Hawthorns a une capacité de 38600 places, dont 12500 assises. Quelques moyennes de spectateurs:
- Août à décembre 1974: 12911 (D2)
- Août à décembre 1975: 13397 (D2)
- 1976-1977: 24524 spectateurs (D1)
- 1977-1978: 24125 spectateurs (D1)
Le chanteur de Thin Lizzy, Phil Lynott, est né à West Brom', mais sera supporter de Manchester United. Né aussi à West Brom', Robert Plant (Led Zeppelin) sera lui supporter des Wolves. Slow-hand Clapton serait fan de WBA. Comme Ronnie Wood! (ex-Faces, salarié des Stones)
Insignes métalliques vintage de WBA. Un de leurs surnoms est "the Throstles" (de l'anglais "thrush"), les "grives musiciennes" en dialecte du pays noir ("the black country"). L'oiseau est posé sur une branche d'aubépine: le stade d'Albion s'appelle "the Hawthorns": les aubépines. Au fil des ans, le surnom n°1 de WBA est resté "the baggies", en quelque sorte les porteurs de sac, ou les hommes en pantalon en forme de sac (on entend plusieurs versions)
La belle équipe de WBA 1977-1978, qui termina 6ème du championnat de D1 et fut demi-finaliste de la Cup. On reconnaît les fameux "Three Degrees", la triplette de couleur d'Albion: Laurie Cunningham, Brendan Batson et Cyrille Régis. L'avènement du "Black Power" dans le championnat anglais teinté de racisme à l'époque.
Tête d'Alistair BROWN (en vert et jaune) devant John WARK (Ipswich Town). Programme de la demi-finale de la FA Cup le 8 avril 1978 contre Ipswich (1-3 à Highbury). Footballeur écossais, Alistair (born 1951 à Musselburgh), solide gaillard d'1m83, joue au milieu ou en attaque. Formé à Leicester City, il arrive à WBA en mars 1972. Durant la saison 78-79, il va marquer 18 buts en 41 matchs. Pas mal!
La frustration de John WILE après la demi-finale de Cup perdue contre Ipswich Town en avril 1978 (photo issue de The Hutton Getty Picture collection). Du sang lui coulait de la tête!
John WILE, figure de WBA. Avant l'arrivée de Ron Atkinson, il fut même brièvement Manager-joueur de l'équipe (comme le fut Johnny Giles). Capitaine des Baggies, il arriva de Peterborough en décembre 1970. Milieu de terrain, born 1947. (photo Shoot! du 2 septembre 1978)
Le n°6 Alistair ROBERTSON. Ecossais, born 1952, débute à 17 ans sous les couleurs d'Albion en octobre 1969. Vénéré par les supporters.
L'Irlandais Johnny Giles (born 1940 à Cabra, nord de Dublin). Milieu de terrain d'1m70, il commence sa carrière à Manchester United (1957-1963) avant de devenir un pilier du grand Leeds (1963-1975). Il arrive en 1975, à 35 ans, comme manager-joueur de WBA et fait remonter Albion en D1 (photo Onze magazine, 1977)
L'élégant international irlandais Mick MARTIN (demi, puis défenseur), formé aux Bohemians de Dublin puis à Manchester United. Born 1951 (Dublin), joue à WBA de 1975 à 1978 avant de rejoindre Newcastle United. 11 buts en 89 matchs avec Albion. (photo Onze magazine, 1977)
Encore un international Irlandais!: Paddy Mulligan, born 1945 à Dublin. Arrière droit, va jouer 109 matchs (1 but) avec WBA de 1975 à 1979, après Chelsea (vainqueur de la coupe des vainqueurs de coupes 1971) et Crystal Palace. (photo Onze magazine, 1977)
Cyrille Régis! Le magazine "France-football" écrivait en 1978: "ce superbe athlète en maillot bicolore est avec Bernard Lacombe le meilleur avant-centre de nationalité française: le guyanais (Guyane Française) Cyrille Régis, que Saint-Etienne avait envisagé d'acquérir. Régis, possédant le double passeport, sera d'abord sélectionné chez les espoirs anglais et ne jouera donc pas pour la France".
Born 1958 à Maripasoula (Guyane), attaquant d'1m83, il arrive à 19 ans à WBA et, par sa force de caractère, va affronter les manifestations de racisme fréquentes dans les stades alors (cris de singe ou "boooh").. Avec Cunningham et Batson (né à la Grenade), il formera le trio de couleur de WBA qu'on appellera les "Three Degrees", en référence au groupe féminin de soul et R&B de Philadelphie. Leur présence va lentement faire changer les mentalités du public anglais, avec Viv Anderson (Forest), Bob Hazell (Wolves), Ricky Hill (Luton), Garth Crooks (Stoke City), Gary Thompson (Coventry City) ou Trevor Lee (Millwall).. Le Black Power, ainsi que l'arrivée des joueurs étrangers à la fin des années 1970, fit grand bien au foot anglais engoncé dans les certitudes de vieux dirigeants conservateurs et entaché par le racisme ambiant dans les gradins.
"Gagner ou éclater: c'est ça Albion!" sous le règne du manager Big Ron Atkinson (magazine Shoot! du 6 août 1978)
La composition de WBA à Manchester City le 15 avril 1978. En face jouait Asa Hartford, acheté à WBA 225000 livres en août 1974
"The Lord's my shepherd
I'll not want.
He makes me down to lie
In pastures green.
He leadeth me,
The quiet water by.
(répété trois fois)
The West Brom!
The West Brom!"
"Dieu est mon berger - psaume 23". L'hymne de The Hawthorns et WBA. Et quel hymne! Superbe.
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Par fulgur29 le 8 Juin 2023 à 14:55
LUTON TOWN, l'année de la 1ère division (1974-1975). Promus en 1974 (ils terminent seconds), les Hatters redescendent immédiatement en Division 2 (leur championnat durant les années 1970). Photo du magazine "League Football"
Luton Town! Attention, Luton (prononcer "loutonn") n'est pas un club londonien (ni Watford d'ailleurs). La ville se trouve légèrement à droite de l'autoroute M1 qui part vers le nord, à 50km du coeur de Londres. On connaît Luton pour son aéroport. Depuis le XVIIème siècle, la ville était aussi célèbre pour son industrie chapelière. Voilà pourquoi l'équipe a pris le surnom de "Hatters", les chapeliers.
C'est un club historique de la Football League, premier club du sud de l'Angleterre à devenir professionnel. Abonné la plupart du temps à la Division 2, voire la 3 ou la 4. Une finale de la FA Cup perdue contre Nottingham Forest 2-1 en 1959. Luton fait partie de ces équipes qui traversent les décennies sans garnir la galerie des trophées.
En 1979, il y a 25000 places à Kenilwoth Road ("the Kenny"), dont 17000 couvertes. Quelques moyennes de spectateurs:
- Août à décembre 1974: 15674 spectateurs
- Août à décembre 1975: 10741 spectateurs
- 1976-1977: 11814 spectateurs
- 1977-1978: 9251 spectateurs
Insignes métalliques du Luton Town FC. Celui du milieu représente l'effigie du club durant les années 1970
Comment de rendre à Kenilworth Road! (extrait d'un programme de Hull City en 1977). Le stade se tient à l'endroit indiqué par la flèche
Programme du match du troisième tour de League Cup le 8 novembre 1977 à Old Trafford. Il fallut 3 matchs à Manchester City pour venir à bout de Luton: 1-1 à Luton, 0-0 à Maine Road, et 3-2 pour City après prolongations à Old Trafford. Coriaces, les Hatters! Ci-dessous, le détail du programme du match
Saison 1978-1979 à Kenilworth Road: match Luton Town- Wrexham FC
"Luton! Luton! We are Luton!"
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Par fulgur29 le 7 Juin 2023 à 11:04
Insignes métalliques d'Orient FC (celui de gauche est assez formidable, typique des années 1970. Orient va prendre le nom de Leyton Orient de 1946 à 1966. Dans les années 1970, c'est de nouveau Orient. Avant guerre, c'était Clapton Orient.
Orient est, avec Brentford peut-être, l'une des équipes londoniennes les moins connues. Surtout une équipe de Division 2-division 3, avec une seule saison et une place de 22ème en D1 en 1962-1963, et relégation immédiate! Le seul titre est celui de champion de Division 3 en 1969-1970, ce qui permet à Orient de passer les seventies en bon pensionnaire de D2.
Brisbane Road est un stade de 34000 places dans les années 1970 (3400 assises), dans le quartier de Leyton, à l'est des marécages d'Hackney. En gros au nord de Greenwich, pas plus au nord que le stade d'Arsenal par exemple. Pas plus éloigné d'Oxford Street que le stade de Wembley... Orient se revendique, comme West Ham, comme un vrai club de l'East End de Londres.
Quelques moyennes de spectateurs à Brisbane Road:
- août à décembre 1974: 7867 spectateurs
- août à décembre 1975: 5097 spectateurs
- 1976/1977: 6221 spectateurs
-1977/1978: 8784 spectateurs.
Souvent l'affluence la plus faible de Division 2. Un vrai club de quartier, on vous dit!
L'équipe d'Orient, saison 1976-1977 (photo issue d'un programme d'Hull City) pour le match de Division II le lundi 3 janvier 1977. La tenue des O's cette année-là était: maillot rouge, short blanc, chaussettes noires. Mais la tenue plus classique des années 1970 était: maillot blanc avec deux larges rayures verticales rouges, short blanc, chaussettes blanches.
Composition des équipes de Hull City et d'Orient le 3 janvier 1977
Saison 1977-1978: le gardien d'Orient John Jackson ne peut stopper le pénalty tiré par Roy Greaves (Bolton Town) à Brisbane Road (score final: 1-1). Photo du magazine Shoot! du 18 février 1978. On reconnaît à gauche les immeubles typiques du quartier.
Interview de Peter Kitchen (Orient) avant la demi-finale de la FA Cup contre Arsenal à Stamford Bridge le 8 avril 1978. Cette année-là, Orient fait un parcours exceptionnel. Au 3 ème tour, ils tiennent Norwich City (Div. 1) en échec à Brisbane Road devant 14538 spectateurs avant de gagner le replay à Norwich 1-0 (buts de Kitchen à chaque fois). Au 4ème tour de la Cup, Orient bat les Blackburn Rovers à Brisbane Road 3-1 (9547 spectateurs - 2 buts de Kitchen, 1 de Mayo). Au 5ème tour, ils sont 25123 spectateurs à Brisbane Road pour le 0-0 contre Chelsea (Div. 1). L'aventure n'est pas terminée, puisque deux buts de Kitchen (encore!) permettent aux O's de l'emporter à Stamford Bridge 2-1!
Le 11 mars 1978, au 6ème tour, Orient s'en va à Middlesbrough (Div. 1) chercher un 0-0. Le 14 mars, à Brisbane Road, Orient se qualifie pour les demi-finales de la FA Cup en battant Boro 2-1 devant 18051 spectateurs (buts de Kitchen et Mayo). Fin de l'aventure le 8 avril 1978 à Stamford Bridge devant 49098 spectateurs contre Arsenal (0-3). Kitchen avait prévenu les "aristocrates" d'Arsenal: "ne nous mésestimez pas!"
"East London! East London! East London!"
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Par fulgur29 le 11 Novembre 2022 à 22:04
Everton! Géant du foot anglais, l'autre club de Liverpool. Son antre, c'est Goodison Park, situé à 1500 mètres d'Anfield Road. En 1978, il y a 58000 places à Goodison Park, dont 25000 assises. Il y avait ce petit arc-de-cercle juste derrière les buts, on reconnaissait tout de suite Goodison Park sur les images à la télé le dimanche soir (à 20h sur FR3 avec Michel Dhrey qui nous passait les buts du foot anglais). Quelques moyennes (élevées!) des années 1970:
- 1971-1972: 37217 spectateurs (programme du 22/08/1972)
- Août à décembre 1974: 40753 spectateurs
- Août à décembre 1975: 31373 spectateurs (pourquoi cette baisse?)
- 1976-1977: 30046 spectateurs.
Ci-dessus: un fanion vintage, un superbe badge du club avec la fameuse tour Prince Rupert. Et un badge plus récent de Goodison Park. Sur le badge, on voit la Prince Rupert's Tower, une sorte de poste de police qui date de 1787, où l'on enfermait les voleurs de poules et les fauteurs de trouble du quartier. La maxime "Nil satis nisi optimum" signifie "Seul le meilleur est suffisant". Maxime latine, comme à Arsenal ou Tottenham: ça fait chic. N'oublions pas que ces clubs sont nés au XIXème siècle, où le latin était très présent dans les écoles et universités...
Leur surnom: les "toffeemen", puis les "toffees" (les caramels). Il y avait une fabrique de bonbons dans le quartier...
Everton, un des clubs fondateurs du foot anglais, un grand nom, un monument. Seulement, il y a deux clubs à Liverpool, et comme diraient les Sparks dans leur chanson en 1974 dans leur album Kimono my house: "this town ain't big enough for both of us, and it ain't me who's gonna leave"! (cette ville n'est pas assez grande pour nous deux, et ce n'est pas moi qui partirai!'). A l'aube des années 1970, c'est Everton qui tient la corde: le club vient de remporter le championnat 1969-70 avec 9 points d'avance sur Leeds. En 1970, Everton compte 7 titres de champions et a 3 F.A. Cups dans sa vitrine. Les reds de Liverpool comptent aussi 7 titres (le dernier en 1965-66), et une F.A Cup. Et patatras! Everton va vivre une décennie blanche (aucun titre), tandis que le rival en rouge va se proclamer roi dans le pays, puis en Europe (voir nos articles 30 et 31). Que s'est-il passé? Aucune catastrophe, pas de véritable mauvaise saison, gros public, mais Everton a manqué tous les trains du succès.
Mike LYONS (shoot ! Goal magazine du 5 avril 1975). Défenseur et capitaine d'Everton, formé au club dont il était fan, il apparaît en équipe première en 1971 pour toute la décennie. En fait, il pouvait jouer un peu à tous les postes, si bien qu'il inscrivit 48 buts en 390 matchs avec les Blues. Mais ne jouera pas en équipe nationale.
Mark Higgins (magazine Shoot du 1er avril 1978). Born 1958, c'est un défenseur central assez costaud (1.85 m), formé au club comme Lyons. Il démarre sa carrière pro en 1976. Son ambition personnelle est "d'être heureux".
Dave Thomas (magazine Shoot ! du 19 août 1978). Born 1950, Quel ailier, un vrai! Après avoir joué à Burnley, puis avoir fait partie de la belle équipe de QPR (1972-1977), Le sommet de sa carrière est la saison 1975-1976, mais en 1977 il débarque à Everton où il va délivrer des caviars à Bob Latchford de son aile. Latchford va marquer 30 buts en championnat durant la saison 77-78. Dave va avoir 8 sélections avec l'équipe d'Angleterre au milieu des années 1970. Dave joue sans protège-tibias! Un puriste. Par contre, il ne dit pas grand' chose d'intéressant en interview. Il voudrait comme Mark Higgins "être heureux".
Andy King : "the King rules, ok?" (le roi fait sa loi, d'accord?). Magazine SCOOP du 21 avril 1979. Born 1956 à Luton, Andrew joue milieu de terrain.. C'est à Luton Town qu'il débute sa carrière, mais il débarque à Everton à 20 ans en avril 1976. Il devient vite une des coqueluches de Goodison Park (38 buts en 151 matchs), surtout lorsqu'il marque un but superbe pour la victoire dans le derby de la Mersey contre les Reds en 1978. Fait partie de ces joueurs des années 1970 qui ne furent pas internationaux mais étaient les stars le samedi après-midi sur le terrain.
Extrait du programme de la boutique des supporters d'Everton en 1978. La rosette, c'était 55 pence. Le maillot Umbro: 6,45 livres ("pounds"). Le short: 2,65 livres, et les chaussettes: 1,45 livre
Bob Latchford (en haut sous le maillot de l'équipe d'Angleterre en couverture du magazine FOOTBALL de février 1978, et en bas, avec ses cheveux bouclés et le chouette maillot jaune d'Everton dans le "Shoot!" du 2 septembre 1978. Born 1951 à Birmingham, Robert va jouer 12 fois en équipe d'Angleterre entre 1977 et 1979 (5 buts). C'est le grand attaquant d'Everton dans les années 1970. Il commence sa carrière à Birmingham City (68 buts en 160 matchs) et Everton casse sa tirelire pour l'obtenir en février 1974 (échange contre 2 joueurs plus 80000 livres). Il a alors 23 ans. Bob va se régaler avec Everton. D'un gabarit assez imposant (1.83 m), c'est un joueur néanmoins vif dans la surface, et aussi excellent de la tête. Le parfait poison. Durant sa belle saison 1977-78, il score 30 buts en championnat et empoche un prix de 10000 livres sterling offert par un quotidien anglais. Mais malgré son statut de superstar du championnat anglais, il ne parvint pas à offrir un titre aux Toffees.Néanmoins, il a rejoint Dixie Dean, l'avant-centre mythique de l'avant-guerre (60 buts durant la saison 1927-28!), dans le coeur des Evertonians. N'oublions pas Alan Ball, la superstar du début des années 1970.
Mike PEJIC en action, aux prises avec Steve Powell (Derby County). Photo Shoot! de 1978. . Michael, born 1950, est anglais. Petit gabarit (1.70 m), c'est un arrière latéral qui va faire l'essentiel de sa carrière à Stoke City (274 matchs et 6 buts, une coupe de la League en 1972, et une fracture de la jambe en 1975. Pejic est assez "viril" sur le terrain. Les anglais disent "tough") avant de débarquer à 26 ans à Everton jusqu'en 1979 pour 76 matchs et 2 buts (il va signer à Aston Villa). En 1974, il a 4 sélections pour l'équipe anglaise qui ne jouera pas la coupe du monde en Allemagne de l'ouest, barrée par la Pologne de Gadocha et consorts. En décembre 1978, il se pète encore la jambe contre Leeds. Viril, on vous disait.
En 1973, Henry Catterick quitte le poste d'entraîneur (on dit "manager" là-bas) qu'il occupait depuis 11 ans. Billy Bingham puis Gordon Lee vont lui succéder. Les places d'honneur en championnat sont fréquentes: 4ème en 1974-75 et 1978-79, 3ème en 1977-78, mais un peu comme Manchester City, il y a un plafond de verre...
En 1976-77 par exemple, Everton sort Manchester United puis Bolton Wanderers et affronte Aston Villa en finale de la League Cup à Wembley le 12 mars 1977: 0-0. Match rejoué à Hillsborough le 16 mars: 1-1 (but de Latchford). Troisième match à Old Trafford le 13 avril (si tard!): Aston Villa l'emporte 3-2 après prolongations malgré les buts de Latchford et Lyons. Ils étaient à ça!
Et la même année en FA Cup, Everton retrouve les voisins du Liverpool FC en demi-finale le 23 avril à Maine Road: 2-2! (Mc Kenzie et Rioch pour les Blues). Et en replay le 27 avril au même endroit, les Reds enfoncent les Blues 3-0. Si près, si loin.
Everton va terminer les années 1970 complètement estomaqué par le cheminement des voisins rouges et leurs conquêtes nationales et européennes. Vous connaissez la chanson; ce blog s'arrête au 31 décembre 1979 et ne vous parlera pas de l'après. Mais imaginons qu'un jour à son tour Everton goûte à l'Europe, commence aussi son ascension, et que, cruel destin, ce soit le voisin rouge qui, indirectement, lui interdise d'aller trouver la gloire européenne? Bon, c'est de la science-fiction, non?
Programme du match contre Crystal Palace le 22 août 1972. Le onze d'Everton ce jour-là: 1. David LAWSON - Tommy WRIGHT, Henry NEWTON, Howard KENDALL, Roger KENYON - Mike LYONS, Jimmy HUSBAND, Mike BERNARD - Joe ROYLE, Colin HARVEY, John CONNOLLY
Programme du 14 janvier 1978 contre Aston Villa. Le onze d'Everton: 1. George WOOD - Terry DARRACOTT, Mike PEJIC, Mike LYONS, Mark HIGGINS - Trevor ROSS, Andy KING, Mark DOBSON - Bob LATCHFORD, Duncan Mc KENZIE, Dave THOMAS.
"I've never felt more like singin' the blues
When Everton win and Liverpool lose
Oh, Everton, you've got me singing the Blues"
sur l'air de la chanson de Dave Edmunds (Rockpile)
et:
"Oh we hate Shankly and we hate St-John,
but most of all we hate big Ron
and we'll hang the kopites one by one
on the banks of the royal blue Mersey.
So to hell with Liverpool and rangers too
we'll throw them all in the Mersey
and we'll fight fight fight
with all our might
for the lads in the royal blue jersey"
Les chansons de supporters sont toujours croustillantes! Est-il nécessaire de dire qu'il y a un second degré et que chambrer l'adversaire est un jeu, un plaisir et une institution, qui sont l'essence même du foot anglais, avec ses excès et dérives, on est d'accord. A un moment, la chanson dit: "on pendra les gars du kop un par un sur les rives de la Mersey couleur bleu roi (la couleur d'Everton). Le kop, c'est bien sûr la tribune d'Anfield Road (Liverpool FC). Mais, le "kopite", c'est aussi le représentant de ce kop. Ce que raconte Kevin Keegan dans son livre: "Le kop chantait Kevin Keegan marche sur l'eau. J'avais joué trois matchs quand je fus sacré Roi du kop. C'est le kopite qui descendit sur le terrain, et déposa sur ma tête une couronne rouge et blanche".
Bon, voilà qu'on termine cet article sur Everton par une anecdote à propos des Reds. Blues et reds sont tellement liés...
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Par fulgur29 le 25 Mai 2022 à 23:54
Le City Ground, un rien coincé au bord de la rivière Trent, dans le quartier de West Bridgford. Le stade de Notts County (Meadow Lane), le club rival de la ville, est juste de l'autre côté de la rivière, à 300 m. En 1978: 49000 places, dont 26500 couvertes).
Quelques moyennes de spectateurs:
- Août à décembre 1974 (division 2): 10779 spectateurs
- Août à décembre 1975 (division 2): 11509 spectateurs
- 1976/77: (division 2): 18872 spectateurs
- 1977/1978 (division 1): 32501 spectateurs
(photo "Mondial")
Nottingham est une ville des Midlands, en plein centre de l'Angleterre. A quelques kilomètres à l'ouest, il y a Derby, et un peu plus au sud: Leicester. Ce sont bien entendu des clubs ennemis, les anglais se nourrissant de ces rivalités de clocher. A l'aube des années 1970, Forest a comme trophées 2 FA Cups (1898 et 1959) et de vieux titres de champions de division 2 ou 3. Après une belle saison 1966-1967 (runners-up derrière le grand Manchester United de Charlton, Best et Law), Forest descend en division 2 en 1972.
Le 6 janvier 1975, les Reds (c'est leur banal surnom, comme Liverpool) embauchent comme manager Brian Clough, qui a amené Derby County au titre en 1972 et connu ensuite 44 jours pour le moins éprouvants à Leeds où il se fait éjecter comme un malpropre après quelques matchs (voir les chapitres 17 et 28). Clough récupère Peter Taylor en juin 1976 qui avait été son adjoint à Derby County. Il fait venir les écossais John Mc Govern et John O'Hare, aussi connus à Derby. Forest termine 8ème de division 2 en 1975 -1976.
Brian Clough
(photo "France football")
Clough, encore appelé "le général des pauses citron" parce qu'il distille ses conseils avisés à la mi-temps, fait remonter Forest en Division 1 grâce à une 3ème place à la fin de la saison 1976-1977. En décembre 1976, Forest gagne la coupe anglo-écossaise contre les londoniens de Leyton Orient, une épreuve de seconde zone sans doute, mais Clough sera fier de ce titre.
Voilà Forest en Division 1! Les reds commencent bien et, en décembre 1977, les voilà leaders du championnat en marquant 4 buts contre Manchester United et en n'encaissant que 12 buts en 20 matchs. Liverpool fait la tronche, mais beaucoup pensent que Forest ne passera pas l'hiver. Mais si! Les voilà qui bataillent en mars contre Liverpool en finale de la League Cup qu'ils remportent sur un pénalty en prolongations après deux matchs sans but. Et Liverpool a beau courir, il termine à 7 points de Forest au terme de la saison. Forest n'a encaissé que 24 buts en 42 matchs, et perdu seulement 3 matchs. L'arrivée de Peter Shilton (alors à Stoke City) n'est pas étrangère à ces stats. Clough lui avait dit: "Hé, Peter, tu n'as jamais rien gagné jusqu'ici. Viens chez nous, tu vas pas t'ennuyer".
Le 11 de Forest 1977-1978: 1 Shilton - 2 Anderson - 3 Barret (ou Clark) - 4 Mc Govern - 5 Lloyd - 6 Burns - 7 O'Neill - 8 Bowyer (puis Gemmill) - 9 Withe - 10 Woodcock - 11 Robertson
Les images de la finale (rejouée) de la League Cup 1978, le 22 mars 1978. Forest l'emporte après prolongation contre Liverpool (1-0, pénalty de Robertson) à Old Trafford. 4 jours avant, les deux équipes s'étaient quittées sur un nul vierge à Wembley. Liverpool, champion d'Europe en titre, et en route pour garder sa couronne, se demande quel est ce petit poucet qui vient faire trembler son trône en Angleterre.
(photos "Shoot" du 15 avril 1978)
Kenny Burns aime le steack frites, of course!
En juillet 1977, Clough négocie le transfert de Tony Burns. Burns est un sacré combattant, habitué aux bousculades et suspensions. Quand le Kenny débarque au City Ground (pour 150000 livres), Clough le prend à part: "Hé, Kenny, ici on ne donne pas de coups. On n'aime pas en recevoir non plus. Mais on joue d'abord au foot"
("Shoot" colour poster n°5)
L'ascension de Forest racontée dans le "Shoot" spécial printemps 1979
La saison démarre par un coup de tonnerre: Forest, pour sa première participation à la coupe d'Europe des clubs champions (la "C1"), tombe contre Liverpool, double tenant du titre, dès le premier tour (1/16èmes de finale)! Et le 13 septembre au City Ground, devant 38316 spectateurs chantant "Oh oh oh oh, Nottingham Forest are magic", les locaux l'emportent 2-0 (buts du jeune débutant Gary Birtles et de Colin Barrett). Deux semaines plus tard à Anfield, France-football parle d' "une démonstration défensive de Forest qui tenait à la fois de Verdun et de la bataille d'Angleterre". Le hérisson de Nottingham muselle le géant de la Mersey (0-0) et Clough déclare: "le succès sur Liverpool était une nécessité pour donner sa véritable dimension à mon équipe".
John Robertson de Forest (à droite) à la lutte avec Don Shanks de QPR (photo "Shoot" spécial printemps 1979)
Liverpool bouté hors d'Europe, Forest entame alors une belle saison 1978-1979. En mars, le club de Nottingham garde sa League Cup en battant 3-2 les Saints de Southampton en finale. Seul couac: Arsenal vient les éliminer de la FA Cup (1-0).
Cette fois, passer l'hiver sera compliqué. Liverpool est à la lutte pour le titre, et Forest continue sa campagne européenne. Clough cherche depuis des mois un grand attaquant pour muscler son attaque et lui donner ce petit plus qui fait la différence. Il a voulu Charlie George, mais Derby l'a vendu à Southampton. Alors Brian Clough tente un coup de poker et casse la tirelire du club: il dépense un milliard de centimes pour acheter le prince de Birmingham City, Trevor Francis (25 buts en championnat la saison précédente). Francis n'est pas immédiatement qualifié pour jouer la Coupe d'Europe. En quarts de finale, Forest élimine le Grasshopper de Zürich sans lui (4-1 et 1-1), puis parvient en finale en écartant difficilement le FC Köln (3-3 et 1-0).
Archie Gemmill (et une nuit) devient une légende à 31 ans lors de la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Avec l'équipe d'Ecosse, il n'est pas loin d'éliminer la Hollande, favorite de l'épreuve. Il marque d'abord un pénalty. Puis, sous le soleil de Mendoza, à la 68ème mn, reçoit le ballon sur l'aile droite et commence à dribbler les défenseurs bataves. Un petit pont, puis un second du pied gauche. Il est dans la surface de réparation, voit le gardien qui s'avance vers lui (Jongbloed). Tranquille, de l'intérieur du gauche, il envoie un tir brossé qui fait mouche. Beau comme un soleil sur Leigh! (les néerlandais vont ensuite réduire le score à 3-2 par Johnny Rep et se qualifier, mais quel match!)
Coup de chaud dans la défense de Manchester City avec ce tir de Peter Withe (n°9). Born 1951 à Liverpool, Peter mesure 1m88 et commence sa carrière à Southport en 1970 et change de club pratiquement tous les ans. En 1976, Forest l'achète à Birmingham City et il participe à la montée en division 1 et à la victoire en League Cup 1978. Associé à Tony Woodcock en attaque, il est un artisan du titre de champion d'Angleterre 1977-1978 (12 buts). Et le voici qui part à Newcastle United au moment où Forest découvre la Coupe d'Europe. Mauvaise pioche? (photo "Shoot")
Peter Withe en action (photo "France Football")
Saoulée de matches, Forest paraît marquer le pas. "France-football" raconte que, alors que son équipe connaissait sa première défaite sur une série de 23 matchs, Clough a changé le planning de la semaine!:
- dimanche: repos après le match du samedi
- lundi: promenade puis petit match à 5 contre 5
- mardi: repos
- mercredi: 10 mn de footing, sieste et match le soir
- jeudi: repos
- vendredi: 10 mn de footing et conférence tactique sur le match du lendemain
- samedi: match l'après-midi.
Arrive la finale de la Coupe d'Europe le 30 mai 1979 à Munich contre les suédois du Malmö FF. Trevor Francis joue! Et c'est lui qui va inscrire le seul but du match à la toute fin de la première mi-temps. Coup de poker gagnant à un milliard de centimes pour Clough, Forest a touché le ciel.
Liverpool, le roi d'Europe déchu, se venge en remportant le championnat d'Angleterre devant Forest. N'empêche, le club de Nottingham aura freiné la mainmise de Liverpool sur l'Angleterre puis l'Europe. Une surprise du chef, comme on en voit peu. Signée Brian Clough.
PS: le blog n'a pas trouvé dans ses archives de photos de la finale contre Malmö, mais cherche!
Peter Taylor, l'entraîneur-adjoint de Brian Clough depuis les belles années à Derby, sous son parapluie. Vers quel titre guide-t-il Forest à la fin des années 1970? Les Reds terminent la décennie en remportant la Coupe d'Europe, stoppant l'hégémonie de Liverpool. Sauront-ils doubler l'exploit l'année prochaine? Nous n'en savons rien. Ce blog s'arrête au 31 décembre 1979, et c'est bien ainsi.
Belle photo de Viv Anderson, "un arrière d'attaque", qui échappe au tacle d'Alan Green (Coventry City).Born 1956 à Nottingham, Viv joue arrière droit. Il démarre chez les pros en 1974 avec Forest et y demeurera toute la décennie '70. Champion d'Angleterre 1978, vainqueur de la League cup en 1978 et 1979, et de la Coupe d'Europe 1979, il devient joueur de l'équipe nationale. Le "black power" naît en Angleterre (ce blog y consacrera un article!)
Viv dit: "Mon maître d'école me disait toujours que si j'avais été aussi bon en maths que je l'étais au football, j'aurais pu faire quelque chose dans la vie".
Photo "France-Football"
Insigne métallique vintage de "Forest", années 1970
Sur l'air de "Mull of Kintyre";
"City Ground, Oh mist rolling in from the Trent,
My desire, is always to be here,
Oh City Ground"
fulgur29.eklablog.com
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