Charlie GEORGE avec le maillot de Derby County, lors de la Charity Shield 1975 à Wembley. En provenance d'Arsenal, les supporters allaient le célébrer par leurs chants comme "King of Derby" (la photo était dans la chambre de Little boy et réparée avec un scotch). Il avait fait un truc à ses cheveux raides, c'est sûr!

Il fallait qu'on vous parle de Charlie George. Le foot anglais est plein de ces joueurs qui ont marqué les esprits des témoins de l'époque. Certains n'ont même pas glané de titre (Stan Bowles), mais c'étaient des héros pour toute une génération de gamins. Charlie George, par son look (ses cheveux longs et raides, pas ceux qu'on voit sur la photo de Derby County en 1975, son attitude et ses mimiques, assez rock disons-le) en fut vraiment un, à qui les adolescents vont s'identifier.

En 1973, Little boy est en vacances à Plouguerneau. Il a 13 ans. Il a un copain qui vient des Yvelines, dont les parents posent la caravane sur la route de la cale. Il s'appelle Pierre-Marie Roudaut. On joue au foot dans le carré d'herbe du terrain, entre les sapins. Je suis George Best. Lui, il est Charlie George. Il en a copié la coupe et les cheveux longs, c'est bluffant. Et je sais qu'avec Georgie, je suis dépassé.

Charlie GEORGE, fidèle à lui-même, lors d'une séance photos d'ARSENAL. Ce blog n'a pas de belle photo de Charlie avec les Gunners, et pourtant il y en a plein de belles (n'oubliez pas que ce blog ne publie que des archives personnelles, allez chercher ailleurs les belles photos!)

Frederick Charles George est un enfant du quartier nord de Londres (Islington, born 1950). A 16 ans, il est dans l'équipe des jeunes d'Arsenal. Au début de la saison 1969, à presque 19 ans, il rejoint l'équipe première. Il fait partie de l'équipe qui vécut l'épopée de la Coupe des villes de foires 969-1969 (avec un 3-0 contre l'Ajax sur le chemin), et l'emporta contre le RSC Anderlecht.

Blessé durant 5 mois au début de la saison 1970-1971 (fracture de la cheville), il revient pour participer au titre de champion (5 buts en 17 matchs), mais surtout pour le doublé avec des buts décisifs en FA Cup, dont le but de la victoire en prolongations contre Liverpool à la 111ème mn. Il resta allongé sur le dos, les bras en croix, un geste insolite à l'époque. Ce but, ce geste, en font une légende pour le "north bank" d'Highbury, et des milliers de téléspectateurs.

Extrait du Soccer gift book 1973 de Charles Buchan. Charlie, promis à une belle carrière en équipe nationale. Mais déjà, l'Angleterre ne parvint pas à se qualifier pour la Coupe du monde en RFA, barrée par une belle équipe de Pologne.

En 1971-1972, il fait une belle saison, mais Arsenal perd la finale de la Cup contre le grand Leeds United. Les matchs à l'extérieur ne sont pas toujours faciles pour Charlie. Avec ses cheveux longs, il est la cible des supporters adverses qui lui demandent où est son sac à main. Charlie s'en fout.

Vient le temps d'un doux déclin, pour Arsenal et parallèlement pour Charlie George. 11 buts durant les saisons 1971-72 et 1972-73. 5 buts seulement en 1973-74. Pas mal de blessures, et des mesures disciplinaires aussi, quand il se frotte à Kevin Keegan (Liverpool, what else?) ou quand il fait un grand V de la victoire aux supporters de Derby (qui ne lui en voudront pas) après un but.

Extrait du "Shoot!" du 26 juin 1976. On évoque les blessures de Charlie George, qui ont un peu gâché sa saison à Derby County.

La saison 1974-75 n'est pas bonne pour Charlie. Le manager d'Arsenal, Bertie Mee, l'a dans le nez et il perd sa place de titulaire chez les Gunnners. Il a 25 ans. Suivra-t-il une carrière à la George Best?

Non. Après 179 matchs et 49 buts pour Arsenal, Charlie est transféré à Derby County, nouveau champion d'Angleterre, en juillet 1975. Il joue immédiatement la Charity Shield au mois d'août (notre poster en haut), gagnée 2-0 contre les Hammers de West Ham. 1975-1976 est sa meilleure saison depuis 1971. Il joue une heure avec l'équipe d'Angleterre contre l'Irlande. Ce sera sa seule sélection: quand il le fait remplacer, le sélectionneur Don Revie (l'ancien entraîneur de Leeds) lui demande s'il reste sur le banc ou file aux vestiaires. Charlie lui répond "fuck yourself!" et dit adieu à la sélection nationale.

La carrière de Charlie George, complètement adoubé par le public de Derby, va durer 3 ans et demi chez les Rams. Tout le monde se souvient de son hat-trick contre le Réal Madrid en Coupe d'Europe (le Réal passa d'un rien). Les supporters vont chanter son nom.

Et puis Charlie, à 28 ans, 106 matchs et 34 buts pour les Rams, quitte Derby County, pour des piges dans le championnat américain, comme c'était courant à l'époque, et un saut fin 1978 à Southampton.

Voilà, ainsi s'achève la carrière de Charlie George. Roi d'Highbury, puis de Derby. Punaisé partout dans les chambres d'adolescents. Aujourd'hui oublié? Ce blog n'apporte pas de réponse: il s'arrête au 31 décembre 1979: tout ce qui s'est passé ensuite, il ne veut pas le savoir. Ne me dîtes pas qu'Arsenal a un jour quitté Highbury. Et (science-fiction), ne me dîtes pas que Charlie est devenu guide dans leur nouveau stade! Ah, ah, trop drôle, qu'est-ce qu'on peut raconter comme âneries.

Charlie George, quelle classe sur un carré de pelouse!

Publicité pour des tee-shirts dans le "Shoot!" du 26 juin 1976. On y voit les joueurs vedettes de l'époque. Charlie George y figurait, bien évidemment.

"Je joue avec ma tête, pas avec mes cheveux"

Charlie George

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"Liam Brady celebrating his goal" après son but contre Leeds le 19 août 1979, face à la tribune nord (3 photos). Le poster orne le mur de la chambre de Little boy (60 ans). Notez tous les enfants aux premiers rangs. Just a perfect day.

(Cet article est la suite du n°25) Pour l'ouverture de la saison 1978-1979 contre Leeds United (une photo des cars de leurs supporters dans l'article n°25), ce fut le ballon du match qui arriva le premier, tout seul sur la pelouse inodée de soleil, shooté depuis le tunnel des joueurs sous la tribune Est, roulant jusqu'au rond central, et provoquant l'ovation des 42057 spectateurs, traduisant toute l'excitation d'un début de saison. Le gardien Pat Jennings fut accueilli par un long "Hello, hello, it's good to be back", sur l'air du classique de Gary Glitter. Les vedettes des Gunners étaient Malcom Mac Donald, les Irlandais David O'Leary,Frank Stapleton et Liam Brady. En face, le vétéran Paul Madeley derrière, et les frères Frank et Eddie Gray (gloire du club).

Tony Currie ouvrit le score pour Leeds (8ème mn), et Brady égalisa sur pénalty à la 27è mn. En seconde mi-temps, Brady récidiva par un joli but qu'il alla célébrer avec les supporters de la tribune nord (nos photos en noir et blanc plus haut). Mais Leeds égalisa 2-2 à la 78ème par son international anglais Trevor Cherry. Joli match, et nul équitable. Samedi inoubliable pour Little boy.

But de Malcom Mc Donald ("Supermac") à Highbury contre Chelsea

John Radford (Arsenal) en rouge en action face à Geoff Merrick de Bristol City. Born 1947, avant-centre, Radford joua 379 matchs depuis 1964 pour Arsenal (111 buts), jusqu'en 1976 où il fut transféré à West Ham (sans succès)

Jimmy Rimmer (goal d'Arsenal) en action.Born 1948,il joua pour les Gunners de 1974 à 1977 (transféré à Aston Villa)

Brian Kidd, born 1949, avant-centre, 77 matchs pour Arsenal de 1974 à 1976 (30 buts), en provenance de Manchester United (il marqua pour son 19ème anniversaire lors de la finale de Coupe d'Europe contre Benfica en 1968)

Souvenirs des Gunners années 1970: car sticker, bracelet, insigne en tissu...

Pochette de l'album "Muswell Hillbillies" des Kinks (1971). Supporters et voisins d'Arsenal, ici dans un pub de Muswell Hill, à quelques encablures d'Highbury.

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Promis, on va vientôt vous parler des deux ogres des années 1970: Leeds United et le Liverpool FC!

Arsenal en été! Suite de l'article "Arsenal en hiver", 10ème article de ce blog

Programme du match Arsenal-Leeds à Highbury (19/08/1978)

Arsenal FC! Maillot rouge, manches longues blanches et un canon brodé sur le coeur. Dans les années 1970, un des poids lourds du football anglais, mais encore un club de quartier du nord de Londres (Islington, près du Muswell Hill des Kinks et du Finsbury Park de Madness. 

Titres des gunners dans les années 1970: Doublé Cup-championnat en 1971 ("the Double", Runners-up du championnat 1973, vainqueurs de le Cup 1979 et finalistes en 1972 et 1978. Vainqueurs de la coupe des villes de foire 1970 (qui devint coupe de l'UEFA). Donc, un poids lourd, barré par Leeds puis Liverpool (et Forest).

Photo du programme: les supporters d'Arsenal pour la finale de la Cup 1978, perdue contre Ipswich Town

Photo officielle d'Arsenal FC saison 1977-1978

Au mois d'août 1978, Little boy arriva à Londres par Plymouth en ferry puis train. Il y rejoignit Bomber Phillips et allaient loger (de façon sommaire, mais avec distributeur de fanta orange), au YMCA de Holborn, près de la City. Le moyen le plus facile pour rejoindre Highbury, le stade d'Arsenal, était de prendre le métro "Piccadilly line" jusqu'à la station "Arsenal", la seule station semble-t-il à porter le nom d'un club de foot. Mais c'était autrement plus sympa d'y monter à pied, par de longues rues presque droites (St John Street, Upper Street, Highbury Park...), de traverser Camden, de passer devant le pub-théâtre King's Head, les boutiques de tobacconists, de bookmakers, les Wimpy et les cantines ouvrières, les épiceries indiennes, les restos italiens, les brocantes délabrées. En 1978, deuxième année punk, l'Angleterre était bien pauvre et des gens dormaient dans la rue, même dans le quartier des théâtres.

Billet du match: 2 pounds en tribune supérieure du West Stand (côté Highbury Hill)

Qu'il faisait beau à Londres ce samedi 19 août 1978 pour l'ouverture du championnat! A l'approche d'Avenell Road, les premiers policiers à cheval, des vendeurs d'écharpes et de fanions, quelques drapeaux d'Arsenal aux bow-windows, on approchait du temple de 60000 places. Toutes ces petites maisons de briques serrées les unes contre les autres, aux fenêtres sans volets, ces kids en jeans qui en sortaient pour confluer vers le stade dans les odeurs d'oignons, burgers et saucisses. En août sous le soleil, c'était vraiment sympa, la foule était joyeuse, les gamins (parfois torse-nu) couraient dans tous les sens devant les portes du stade, l'écharpe nouée au poignet. On prenait l'incontournable programme du match au coin de la rue. On avait tant rêver d'être là. On achetait les places , même pas chères, au marché noir (on était novices, les places en tribune paraissaient plus sûres), ou on allait dans la tribune nord (the North Bank côté métro, celle des supporters, comme contre Ipswich en août 1979), une fois qu'on avait compris que le public d'Arsenal savait se tenir, pour essayer de comprendre - en vain - comment naissaient les chants, notamment le traditionnel "we hate Sossenham" destiné aux Spurs voisins, un peu plus au nord de la ville.

L'arrivée des supporters de Leeds en bus (accueillis par les bobbies en chemise et des bergers allemands!) 19 août 1978

Arsenal: sortie côté West Stand (19 août 1978), Gillespie road

La tribune de l'horloge (sud) où se trouvaient les supporters de Leeds

The East Stand (côté Avenell Road) le 19 août 1978

La tribune des supporters d'Arsenal (north bank) le 19 août 1978

Côté est sur Avenell Road, il y avait l'inscription "Arsenal Stadium" et le canon inscrits sur la superbe façade Art déco de la tribune officielle (East stand). La tribune ouest, elle, donnait sur Gillespie Road (photo plus haut) et la tribune Sud, dite tribune de l'horloge ("Clock end") était découverte.

David O Leary (n°5), Irlandais, born 1958. Arrière central. Formé à Arsenal, il va y faire pratiquement toute sa carrière. débutant en août 1975 à 17 ans contre Burnley. (photo Onze)

A suivre en seconde partie: le match Arsenal-Leeds et quelques photos!

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"The Boro'"! Fanion de la montée en Division 1 en 1974 et deux insignes

Middlesbrough! C'est sûr, ce n'est pas le club le plus connu du foot anglais. Et pourtant, c'est un vieux pensionnaire (fondé en 1876). Middlesbrough, c'est une ville champignon née au 19 ème siècle de la révolution industrielle.  Située dans le Yorkshire du nord au bord de la rivière Tees, sur la côte est de l'Angleterre au bord de la Mer du Nord (au sud de Sunderland et Newcastle, les deux grandes voisines), la ville comptait... 40 habitants en 1829, 7600 en 1851, 19000 en 1861 et 40000 en 1871, grâce à l'explosion de l'industrie sidérurgique (ici, l'acier). Les supporters aiment bien chanter "on est une petite ville", 140000 habitants dans les années 1970. L'ancien centre-ville du 19ème siècle, construit entre la gare et la rivière, a été abandonné et ses bâtiments historiques rasés, à l'exception du vieil hôtel de ville, entouré de terrains vagues. L'ancien centre-ville est relié à l'autre rive de la Tees par le pont transbordeur ("transporter bridge") au milieu des docks, construit en 1911 et toujours en activité. Le nouveau centre-ville est construit au sud de la gare, avec la nouvelle mairie (town Hall) qui date de 1889.

Ses trois titres sont "champion de 2ème division" en 1927, 1929 et 1974. Plus l'Anglo-Scottish Cup 1975-1976. Cette coupe, créée en 1976 pour quelques saisons, opposait 16 clubs anglais et 8 écossais (elle succédait à la Texaco Cup, qui exista de 1970 à 1975, sur un modèle proche). Boro fut le premier vainqueur.

John Hickton (born 1944), attaquant anglais de Boro entre 1966 et 1978 (159 buts en 415 matchs). Photo football league review de novembre 1971

Middlesbrough, depuis 1903, joue à Ayresome Park (42000 places), connu pour son ambiance, un stade rouge situé dans le quartier de Linthorpe aux petites maisons collées les unes contre les autres, entre les ruelles "the midfield", "the turnstile" et "the holgate". La Corée du Nord y battit l'Italie 1-0 durant la World Cup 1966. La tribune des supporters est "the Holgate end". Quelques moyennes de spectateurs:

1974: 27494 spectateurs

1975: 26083 spectateurs

1976-1977: 21479 spectateurs

Les clubs rivaux sont Leeds (au sud, mais qui n'est pas rival de Leeds dans les années '70?), et les Geordies de Newcastle United au Nord. Les habitants de Middlesbrough sont aussi appelés Teessiders (du nom de la rivière).

Parmi les joueurs légendaires du club, il y a le milieu de terrain Joe Laidlaw, formé au club (il y joua de 1967 à 1972: 109 matchs et 20 buts). Les fans de la tribune The Holgate chantaient:

"Who's that banging on the window?

Who's that knocking on the door?

He's the king of Ayresome Park,

He's  the king of Middlesbrough,

His name is Joe Laidlaw,

Joe Joe Joe Laidlaw"

Une autre gloire est Stuey Boam (born 1948), formé à Mansfield Town, à Boro de 1971 à 1979 (322 matchs, 14 buts). Transféré en 1979 à l'ennemi Newcastle United.

"Six foot two,

Eyes of blue,

Stuey Boam is after you!"

Middlesbrough - Carlisle United: duel dans le ciel! (années 1970 - photo "Onze").

Août 1979: programme de Tottenham Hotspur pour le match contre Boro le 18 août. La vedette Billy Ashcroft (attaquant) est absente ce jour-là. Composition de Boro à White Hart Lane: Jim Platt - John Craggs, Ian Bailey, Tony Mc Andrew, Stuart Boam - Irvin Nattrass, Mark Proctor, David Hodgson -  Bosco Jankovic, Micky Burns, David Armstrong. 

William Dixon Maddren, born 1951 près de Middlesbrough où il fit toute sa carrière (de 1969 à 1979: 293 matchs, 19 buts). Il fit partie de l'équipe qui finit largement en tête du championnat de Division 2 en 1974, pour une glorieuse montée en D1. Malheureusement, une blessure récurrente au genou va freiner sa carrière de défenseur (sur la photo, c'est indiqué que son expérience a manqué à Boro durant la saison 1977-1978). En fait, il disputa son dernier match le 3 septembre 1977 contre WBA, à 26 ans (photo "Shoot"du 26 août 1978)

Tony Mc Andrew (born 1956), défenseur écossais de Boro à partir de 1973 (247 matchs, 13 buts). Photo "Shoot" du 19 août 1978

2 pages sur Boro et les clubs du Nord-est (Newcastle et Sunderland) dans le "Soccer monthly du 1er septembre 1978. Durant la saison 1978/1979, seul Boro est en Division 1, d'où le titre "c'est au tour de Boro de commander le Nord-est" (to rule: "faire sa loi", c'est un graffiti courant sur les murs autour des stades de foot, du type "Boro rules ok")

Dans le "Shoot" du 12 juin 1976, Willie Maddren explique pourquoi Boro n'a pas récolté de trophée durant la saison 1975-1976 (demi-finalistes de la League Cup, sortis par Manchester City, futur vainqueur (1-0 et 0-4). L'équipe était dirigée par Jack Charlton et manquait d'un bon attaquant (un "target man")

Peter Brine en action dans le "Shoot" du 31 juillet 1976. Born 1953, milieu de terrain, rejoint Boro en septembre 1970, jusqu'en septembre 1977

"Who's that team we call the Boro

Who's that team we all adore

They play in red and white

And they're fucking dynamite

And well support the Boro ever more"

§§§§§§§

"You are my Boro, my only Boro

You make me happy when skies are grey

You'll never notice how much I love you

Please don't take my Boro away"

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Cette photo s'appelle "The bravest boy in Wembley" (le garçon le plus courageux de Wembley). C'est qu'on y voit, au premier rang ou presque, avec son bonnet bleu et son sac, un supporter de Chelsea perdu dans le peuple de Stoke-on-Trent venu assister au seul titre de l'histoire de Stoke City, pourtant second plus vieux club d'Angleterre (1863). La photo est géniale. (issue du Charles Buchan's soccer gift book 1973)

Stoke-on-Trent, ville de poteries, est située à mi-chemin entre Birmingham au sud et Manchester au Nord, à l'ouest de Derby. Voilà pourquoi les rivaux sont aussi les clubs de Birmingham et les Wolves de Wolverhampton (juste au nord de Birmingham). Un vieux pensionnaire du foot anglais, avec une seule médaille (la League cup 1972) au revers du veston.

Stoke City 2 - Chelsea FC: 1

1972 League Cup Final

Le 4 mars 1972 à Wembley, devant 97852 spectateurs, les "Potters" arrachent la League Cup contre les Londoniens de Chelsea. Conroy a ouvert tôt le score pour Stoke (5ème), mais Peter Osgood égalise pour les Blues juste avant la mi-temps. George Eastham, n°11, va donner la victoire à Stoke. L'entraîneur est Tony Waddington (depuis plusieurs années). Le n°8, Jimmy Grennhoff, fera ensuite les beaux jours de Manchester United.

Les héros du jour: le légendaire Gordon Banks et George Eastham (Stoke City)

La route fut longue pour Stoke avant d'arriver en finale: 11 matchs! Dont 2 replays en demi-finale contre West Ham après les matchs aller-retour (soit 4 matchs pour venir à bout des Hammers!), et un 3-2 au final.

John Marsh (à gauche) dégage son camp lors d'un match nul 3-3 contre QPR à Loftus Road (Stan Bowles de QPR à droite)

Demi-finalistes malheureux de la FA Cup en 1971 et 1972, Stoke allait faire deux timides tours en Coupe UEFA (dont une défaite de peu contre l'Ajax en 74-75). Las, Stoke va descendre en division 2 en 1977. On n'a pas trouvé de photos du Victoria Ground (48000 places), le stade légendaire. Les ennemis, ce sont les voisins de Port Vale. Et le chant préféré des supporters, une reprise grivoise de "Delilah" de Tom Jones (1968). Port Vale, c'est un quartier de la banlieue de Stoke à Burslem (ils jouent souvent en division 3)? Quelques mots sur Gordon Banks, celui qui arrêta un but que Pelé avait marqué durant la World CUP 1970 au Mexique. Né en 1937, il a donc 34 ans lors de la finale de 1972 (il joua 250 matchs avec Stoke, mais 356 auparavant avec Leicester City). Le 22 octobre de la même année, il a un accident de voiture et perd la vue de l'oeil droit. Ce qui mettra fin à sa carrière anglaise (il fera quelques piges aux USA). Un des gardiens du XXème siècle, tout simplement.

George EASTHAM (born 1936). Il a 35 ans lors de la finale. A joué 19 fois dans l'équipe d'Angleterre dans les années 1960 (Coupe du monde 1966)., il termina sa carrière en beauté à Stoke. Milieu offensif de petit gabarit (1.70 m), il inscrit le but vainqueur contre Chelsea.

Le Gallois John MAHONEY (born 1946). 282 matchs avec Stoke entre 1967 et 1977. Remplaçant lors de la finale de 1972, il fit partie de la belle équipe de Stoke qui termina 5ème du championnat 1974-1975. Vous avez vu le col "pelle à tarte"?

Insignes de Stoke City (vintage années 1970!)

En janvier 1976, une tempête causa de gros dégâts au Victoria Ground. Mis à mal financièrement, le club dut vendre des joueurs, dont Mahoney à Middlesbrough, et finit par descendre en Division 2. Mais Stoke reviendra, toujours!

Moyennes au Victoria Ground:

1974: 24898 spectateurs

1975: 24854 spectateurs

1976-1977: 19027 spectateurs

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